Terre en vue, à bâbord toute capitaine! Voici tout le jargon maritime que mon pauvre vocabulaire prétend posséder. Avec aussi "poisson-chat" et "hublot". Mais nous nous égarons les amis.
Il s'agit d'un sujet de la plus haute importance dont je voudrais vous faire part aujourd'hui. Quelque chose dont vous n'avez peut être pas conscience, mais qui est encré dans votre culture, votre quotidien, votre personnalité, détermine vos choix et vos attirances, configure votre manière de voir le monde pour les siècles des siècles. Amen.
Il s'agit bien évidemment de votre amour pour la bonne bouffe, la ripaille, l'art de la table, la passion de la chair, pour les mets et les produits de saisons, les saveurs exotiques ou régionales, les trésors du terroir de notre bonne vieille terre nourricière. J'exagère? Ah oui? Tu ne te nourris que de pizzas surgelées? Peut être n'es tu pas Français alors. Peut être tes parents t'ont-ils trouvé sur le bas coté d'une quelconque route de campagne de Lettonie.
Parce que personnellement, ça fait 4 mois que je fantasme sur un petit verre de côte de Provence, accompagnant un demi St Marcellin passé au four, et d'une bonne baguette sortant du fournil. "Ça ne coûte pas plus cher de bien manger!" comme nous dirait notre Aimée Jacquet national. Ah si, ça coûte un petit peu cher quand même mon chou. Un jour j'ai vu une boite de gratin dauphinois LeaderPrice à 9 dollars dans une épicerie "française". Ils vendaient aussi des camemberts, mais je crois qu'il fallait faire un devis.
N'est pas Français qui veut. Voyage = bouffe. Ne connaissez vous pas les villes de France uniquement grâce à leurs spécialités culinaires? C'est ainsi que souvent, Toulouse se résume à "Cassoulet", Strasbourg à "Bretzel", Montélimar à "Nougat", quand est Marseille est synonyme de "Bouillabaisse".
Durant notre voyage à Chicago, nous avons donc tout logiquement voulu goûter aux spécialités locales, avec l'entrain du chef cuisinier à la recherche de l'ingrédient révolutionnaire. Enfin, pour de vrai, on était affamés et on cherchait quelque chose de très nourrissant.
Nous avons donc découvert la "Chicago Pizza", dont je vous ai fait la coupe ci dessous. Déformation professionnelle. Pour ceux qui ne sont pas du métier (aaah la honte! vous aurez certainement un job mieux payé que le mien, mais vous ne saurez jamais dessiner des escaliers au stylo 0,002 mm!), c'est comme si on avait coupé la part de pizza et qu'on la regardait frontalement.
Attention, les échelles sont approximatives.
Cette petite douceur est composée d'une pâte à pain frite, d'une couche absolument horrifiante de sauce tomate, le tout maintenu par une mixture à base de fromage industriel. Ou l'inverse, je pense que cela importe peu. La touche du chef, il y a même de petites herbes de Provence, pour les légumes. De quoi faire exploser son taux de cholestérol en deux cuillères à café. La preuve en image :
Depuis cette expérience gastrique intense, je suis fastfoodophobe.
Rentrée en France pour les fêtes, je ne me nourris plus qu'exclusivement de foie gras, de confit d'oignons, de crevettes sauvages et de macarons.
Mes amis. Sachez apprécier l'indescriptible.